1. |
Intro
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2. |
Mélusine
02:14
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Dans la fraîcheur de l’aurore le Soleil va pas trop tarder
Contre la torpeur de nos corps, café, regards dans la fumée
Et nos cigarettes grillent les conversations embrumées
Par cette éternelle fatigue d’une journée pas commencée
Et je jure sur la tête de ma famille
Mon cœur fera sécher mes larmes
Quand il n’y aura plus une alarme
Pour me réveiller et me tirer de mon lit
La fée du travailleur n’est pas celle de notre enfance
Petits chefs et ordinateurs, connexions avec nos cadences
Cherchent l’ultime réponse au labeur, les limites de nos substances
Comment maintenir son innocence en maximisant la souffrance ?
Et je jure sur la tête de mes amis
Mon cœur lâchera les armes
Quand il n’y aura plus un gendarme
Pour m’interdire de vivre mes nuits
Jamais eu telle félicité qu’en te quittant, Mélusine
Comme des gamins libérés d’une journée de routine
Une fois perdue on cherche une nouvelle copine
Relation corrompue, destinée de comptine
On finit tous chez Mélusine
On finira tous à l’usine
Et je jure sur le reste de ma vie
Mon cœur ne criera pas au drame
Si un beau jour l’État crame !
Plus rien ni personne pour me gouverner la vie.
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3. |
Fléau
02:59
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Rien à faire car du premier cri au dernier
L’existence est un vide à combler
Les divins dessins peuvent clamer
Que l'éternel est limité
Mais déconstruire est plus dur que détruire
C'était pas gagné d'avance pour nous faire rire
Chaque écran de chaque chaumière
Pour nous vendre chaque guerre
Si tu veux savoir ce qu’il se passe ici
Laisse le temps passer et laboure ton cerveau
Si tu veux connaître l’autre monde là-haut
Demande-toi pourquoi la mort fascine la vie
Pourquoi toute politique façonne le fléau
Pourquoi aucun argousin ne te sauvera la peau
Pourquoi du pareil au même, éternel échafaud
Les pierres de nos prisons contre leurs chars d'assaut
Nos prières infécondes, la mort de nos héros
Si tu veux savoir ce qu’il se passe ici
Laisse le temps passer et laboure ton cerveau
Si tu veux connaître l’autre monde là-haut
Demande-toi pourquoi la mort fascine la vie
Maigres diversions pour de grosses dépendances
Tu peux bien courir car derrière toi c’est l’avenir.
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4. |
Normandie
02:47
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Il ne compte plus les années depuis qu’il a quitté sa terre
Abandonnée pour épouser l’amante qu’il avait hier
Elle vivait sous les grands orages, au nord des derniers degrés chauds
Quelque-part au bord du grand large, là où le bruit n’a de repos
Beauté du carnage, sagesse inexistante
Intensité du voyage
Éclat des minutes restantes
Un soir plus rien n’a d’intérêt, dans le bide un vide immense
Devant la mer et ses rejets s’immiscent les rêves de silence
Le moral c’est la houle, ça vient, ça repart constamment
Noyer la routine qui coule
Et puis faire taire le vent
Il compte les secondes qu’il lui reste avant d’aller voir les falaises
Voir si son cri dans la tempête pourra transpercer son malaise
Et même s’y jeter, danser avec la pluie
Comme elle s’écraser sur les rochers de Normandie
Un regard derrière lui : les montagnes, l’unique boussole
Souvenirs du Midi : l’envol avant de toucher sol
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5. |
L'adolescent
02:15
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Soyons la folie, soyons la transgression
Soyons l’incompétence et provoquons la création
Face aux professionnels, intermédiaires du néant
Déconstruisons nos codes, redevenons l’adolescent
Que vivent les curieux, à la mort du vulgaire
Rejoignons toutes les marges soyons éducateurs populaires
Que vivent les curieux, à la mort des formateurs
Provoquons même l’indignation changeons la vie du spectateur
L’adolescent et eux
L’adolescent c’est que de la poésie
L’adolescent sauvera le monde
Et que valse l’imposture et que tombent les travestis !
Que la sincérité ne provoque plus jamais le malaise
Il n’y a rien d’efficace, il n’y a que des choses en place
Si l’art se fini par gent, c’est seulement par accident
Seulement un adolescent
L’adolescent c’est que de la poésie
L’adolescent sauvera le monde
Et pourquoi on ferait ça si c’est pas pour sauver le monde ?
Et pourquoi on serait là si c’est pas pour sauver le monde ?
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6. |
Fléau 2
02:34
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Bienvenue mais attention, zone d’optimisme radicool !
Une fois par an A4 vous souhaite une bonne apnée !
Quand le monde hurle en permanence peut-on rêver ?
Fragilisé par des milliers de connexions
Rançon d’une certaine gloire, ou retour de bâton ?
100 millions de kalachnikovs
Peuvent-elles faire vaciller le monde ?
100 mille milliards d’avis partagés
Vivre en tranquillité, c’est le contrôle contracté
Et en silence tu penses n’avoir rien à cacher
Oublie ces coups de trique
Maximise ta confiance en eux
Car tout va bien : ferme les yeux
Pense à la République
ACAB… bracadabra !
Souriez, on vous fait les poches
Un certain viol du réel
Et les choses belles paraissent moches
Un certain vol dans l’irréel
Ô genre humain, avec santé, bonheur
Laisse sonder ton âme, et joie dans les cœurs
Adieu ma flamme culturelle
Fermée pour l’ordre et la santé
Qu’importe la trame ou le visuel
Tout est fanatisé
Sécurité, sécurité, sécurité, séricuté, séricuté, séricuté, sérucité, sérucité, séricuté, surécité, surécité, surécité, sécurité, sécurité, sécurité
A4 Putevie est un dessinateur toulousain. Ce texte est librement inspiré d'un de ses recueils : « Fléau ».
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7. |
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Plus que l’énergie fiévreuse de la scène publique
Qui est détournée
Bien plus que les luttes individuelles
Et chaque petit enjeu particulier
Les lois n'ont rien d'universel
Simples instruments de plats fantasmes
Plus hautes que les matraques levées vers le ciel
Et au-delà de l’animal, y’a des jouissances dans la violence
[Mort aux anciens et mort aux jeunes, mort aux riches et mort aux pauvres
Mort aux savants, aux ignorants, mort aux donneurs de leçons
Que vive le feu, que vive la rage, la gloire de vivre au-dessus du bruit
L'appel au courage de couvrir les braises comme on aime se noyer la nuit
Se protéger du mensonge des imbéciles de la justice et du pouvoir
Et se couvrir de la pensée et du partage et d'un cœur noir
Baiser l'illusion pour caresser l'espoir, pour aimer et ressentir
Et refuser les yeux baissés et la faiblesse d'être un martyr]
Arrête de paître là, pauvre inactif dans le pré
Car à chaque seconde ils nous coupent l’herbe sous le pied
Lève la tête, observe au loin :
Par-delà la clôture les bergers se pavanent dans la luxure
Ils font leur biz, divisent chaque problème qu’ils érigent
Dirigent leur doigt vers l’incendie et puis l’attisent
Nous envoient au cul leurs clébards en criant « Attention au loup !
Attention à sa barbe, à ses sabbats, il est chez nous ! »
Par pitié plus de place pour des bobards dégueulasses
Leurs pas laissent des traces, ils passent et pourrissent nos espaces
Assouvissant leurs désirs, haïssant nos richesses
Et construisant sans frémir leur principale faiblesse
Car on ne voit que leur dos pendant qu'on culture nos cinq sens
Ils ne comprennent ni nos maux, ni nos cultures, ni nos accents
Vomissent nos idéaux
Gardent un regard méprisant
Pouvoirs faux ! Aucun titre suffisant !
Mort aux anciens et mort aux jeunes
Mort aux riches et mort aux pauvres
Mort aux savants et aux ignorants
Peu importe la naissance
Il n’y a pas d’intelligence
Merde à la puissance
Il n’y a que l’ultime titre
Égalité face au hasard
Il est bien plus que politique
Rouge et noir.
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8. |
Tout ça pour quoi
03:23
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T'as des projets pour notre existence
Idéalement : qu’on saigne en silence
Rhétorique, débats, tournures et foules haranguées avec verve
Tu multiplies les sutures à agrafer sur nos lèvres
Intensifie l’injonction
Intensifie l’effroi
Intensifie le sermon
Tout ça pour quoi ?
Mais nos chants, nos cris et nos pleurs ne peuvent suffoquer
Et résonnent toujours avec vigueur sur l’âme des décharnés
Ces trucs bruyants, qui sentent fort, qui rappellent ta mort
Que tu aimes détester
Intensifie le mépris
Intensifie l’émoi
Intensifie le débit
Tout ça pour quoi ?
Tu l’intensifies comme ton discours dégonfle
Cette fausse agonie est notre prochain triomphe
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9. |
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C’est comme un élan de motivation
Un ballon d’hélium dans ton ventre
Puis le vertige devant l’ascension
Dur d'être face et dos à la pente
On a laissé entrer une armée de zombis
Des mains sortent du sol et nous chatouillent les pieds
Plus personne n’ose aller danser la nuit
La peur dans nos entrailles et nos choix sont trompés
C’est comme un abcès dans l’imagination
Pas de projet : pas de menace
La foule entière en admiration
Devant les idoles qui courent à sa place
Tu veux savoir ce qu’il se passe ici ?
Laisse le temps passer et laboure ton cerveau
Quant à savoir ce qu’il se passe après
Garde à l’idée que les riches ont volé
Ne sens-tu pas la logique ?
La vérité mathématique ?
La solution à tes questions ?
Le résultat de l'équation ?
C'est comme !
Tu veux savoir ce qu’il se passe ici ?
Laisse le temps passer et laboure ton cerveau
Quant à savoir ce qu’il se passe après
Garde à l’idée que les riches ont volé
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10. |
Ainsi soit-il
02:35
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Pauvre être bien pieux, pauvre larve malheureuse
Il n’y a que la soumission pour t’apporter satisfaction
On t’enfonce
Tu renonces
À ton image est l’Homme et toutes ses capacités
Personne pour les diriger et tu finis par crever
Apprivoisé
La prière des dominants est une musique martelée
Mélodie insupportée, refrain navrant
Et à voir le mal donné pour la faire rentrer
Ça devrait pas être compliqué
D’opposer l’opposé, la somme des intérêts
Rétablir la logique
Rapports de forces à diviser
Une vérité mathématique
Tout pouvoir émanant de toi mènerait à l’apocalypse
L’Homme est un loup pour l’Homme, tu connais la musique
La prière : « Crains tes frères »
Ta veulerie intégrée, ta faiblesse inébranlable
Et du mensonge, la vérité te parait bien peu vraisemblable
Alors délègue
Bois chacune de mes paroles, ce n’est pas du sang mais du vin
Et ce petit mal au ventre c’est Démocratie qui rentre
Pour ton bien, pour l’Humain
Chacune de mes salades est bénie par les cieux
Aucune de tes réflexions ne mérite mon attention
C’est un mépris des plus sains
Je pourrais même t’annoncer la dure vérité
Que ça te ferait pleurer, petit chien apeuré
Chéris les riches !
Cours dans la niche !
Choisis la triche !
C’est amusant
Les sentiments
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11. |
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Au fond de toi qu'est-ce qu'il te reste ?
Tout dépendra en quoi tu crois
Ta petite âme de prolétaire
Pourra-t-elle seule tout inverser ?
Au bout d’tes doigts, qu’est qu’il te reste ?
Un nom comme toi ? Certainement pas
Ni comme aucun congénère
Mais pas le temps pour méditer
Tant de regards noirs sur la tombe
De quelques acquis arrachés
Et les costards blancs font la ronde
Pour une morale achetée
Le même schéma dans chaque domaine
Alimente ta passivité
Dans chaque schéma, le même problème
Pacifie ta mentalité
Les restes sont enfin périmés
Quand ton voisin voit ton reflet
Le produit de notre unité
La somme de tous nos intérêts
La soustraction de leur projet
Le résultat de notre passé
Au fond de toi qu'est-ce qu'il te reste ?
Des comptes et des restes
Y’a-t-il des canards déchaînés
Dans la mare de la mascarade ?
Et leurs cancanements en chamade
Peuvent-ils la remplir de pavés ?
Tant de regards noirs sur la tombe
De quelques acquis arrachés
Et les costards blancs font la ronde
Pour une morale achetée
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12. |
Chiottes républicaines
04:12
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Poser une pêche brune à Nation
Détendre le côlon à République
Acter notre digestion
Troublée par l’ordre public
Les vitres de la ville sont si pleines
Que des langues s’étirent pour tout lécher
La vitrine de chaque ville nous présente un éden
On croirait y voir son reflet
Les silos flottent dans le miroir
Comblé de milliards de clichés
Devant les guichets de l’Histoire
On entrera dans les stades
Arracher les ronces des gradins
Arrêter le spectacle fade
Poser une pêche brune à Nation
Détendre le côlon à République
Acter notre digestion
Troublée par l’ordre public
De la javel dans les bennes
Et les silos toujours complets
Leurs projets
C’est toujours des projets à chier
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