1. |
L'aviateur
02:43
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Merci d’avoir choisi ma compagnie
Le vol est prévu pour ce soir
Mais avant de décoller d’ici
Il faut remplir le réservoir
Un verre à ta santé la mort
Un autre à ta santé Alice
J’oublierais presque que mon sort
Est lié à ma sortie de piste
Je veux jouer avec les bombes, les canons et les obus
Déclencher la fin du monde…
Je veux devenir un aviateur, être au ciel avec mon avion
Faire des loopings pendant des heures, enchaîner toutes les positions
Je ne vole pas pour l’esthétique
Mais merci quand même Amélia
C’est juste un besoin psychique
Une envie d’être plus fort que moi
Concorde ou Béluga, la beauté ne bouge pas
Le verre de trop ça fait trois tournées qu’il est passé
Mayday ! Mayday ! Le crash est imminent
Mayday ! Mayday ! Cette guerre-là n’est pas la mienne
Mayday ! Mayday ! J’ai peur de pas être au niveau
Mayday ! Mayday !
Regards croisés, balle dans la tête
Mon vol est terminé
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2. |
L'inactif
03:22
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Le divan est mon ami, la télé mon ennemi
Que j’aime regarder en face, dans ce miroir j’y vois ma trace
Je veux voir mon nom sur les murs, être reconnu et adoré
Le bilan d’une énergie pure, qui peut sans cesse se renouveler
Etre à l’ouest et dans le nord, dominer tout jusqu’à la vie
Etre l’ami de la mort, survoler le ciel tel un génie
Etre l’alpha et l’oméga, une entité incontrôlable
Etre avec toi et avec toi, être partout, inconsommable
Je suis dans l’inaction
J’attends que sonne mon carillon
Qui se gèle
Je suis dans l’inaction
Sans flamme, sans opinion
Pas éternel
Je cherche mon nom sur les murs, il y est pas et je l’écris
Je comprends pas, c’est tellement dur d’être le plafond de l’infini
Je somnole dans mon canapé, et merde la vie m’a rattrapé
C’est ma route que l’ambition barre
Evidemment, la mort se marre…
Je voulais être inconsommable, maintenant je suis inconsolable
Je voulais être incontrôlable, maintenant je suis un con tout court
Je n’suis ni contre ni pour
Putain quand arrive mon tour ?
Inactif : c’est ma religion
Inactif : c’est sans panache
Inactif : c’est sous contrôle
Inactif : le bonheur à tout prix
Inactifs : on est des légions
Inactifs : on est sans panache
Inactifs : on est sous contrôle
Inactifs : c’est un drame cette vie
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3. |
Somnambule
02:27
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Un homme sciant le bois du sommeil
Inconscient, seul le corps en éveil
Comme un somnambule ne s’arrête pas là
Il sommeil dans sa bulle, le monde je le vois pas.
Il marche dans les rues avec les yeux fermés
Le marché de ma rue, je ne l’ai jamais vu
En somme je déambule les yeux exorbités
Les pieds dans le ciment, la tête en orbite ?
Je sais plus.
Je suis un somnambule, qui sommeille dans ma bulle
Je me cogne à des murs qu’il n’a pas vu venir
Le cognac n’est pas mûr mais je le bois quand même
Ivresse et insouciance et la rue n’est qu’un souvenir
A la lisière du bois je scierai mes problèmes
Il m’arrive de voir au milieu de mon voyage
Une sortie de secours, un appel, une image
Une montagne dans le ciel, un discours plein de rage
Somnambule éternel, vaste vide sans rivage
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4. |
Face au mur
02:41
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Sorti de ta plus belle époque
A coups de pelle dans le dos
Dérouté du fleuve si tranquille
Pour la froideur des hôpitaux
T’as dû en prendre de la hauteur
Et tellement vite, ta bonne humeur
C’est le grand sage qui surgit
Quand il s’agit de sa survie.
On chante, la mort, les pleurs
(Sont partis par peur)
On chante, l'esprit, l'courage
(Sort bien avant l'âge)
Il sort, le verre de jaune
(Comme un cri de rage)
On chante, on boit
On tournera pas la page.
Toujours le besoin de se plaindre
De détails tellement moindres
Éloigne les lésions qui te guettent
Sur les pourtours de ton assiette
Bientôt l’ère des suffocations
Pour ces marchands de poison
Victimes de la logique du pire
Nous reste l'orage en devenir
Scrutant l'horizon du mur blanc
Tu fuis l'exil dans le déni du corps
Faut-il figer la faim en dépit de l'instant
Ou bien sentir le vent dans le mépris du temps ?
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5. |
Les résignés
03:16
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Et on argumente la joie de l’autodestruction nationale
Aucun changement radical ne viendra des institutions
Une part des discours fascisants nous argue la chute finale
Du PC au FN on danse sur la même chanson
Schizophrénie ambiante nous rappelle qu’un combat est long
La patience est de mise quand on veut atteindre le fond
Car, au fond, le problème n’est pas tant de savoir quand
Mais comment vient la victoire quand on mise un tapis gagnant
On doit agir à fond
Les résignés sont éphémères et leur avis dépend de rien
On doit agir, au fond
Ce sont des papillons de nuit au matin de la révolution
Le capital est colossal : c’est un géant aux pieds d’argile
Notre pensée vol au-dessus et sa cheville est fébrile
Dérive de la mère source jusqu’en haut du volcan des sages
La couleur vive se répand attendant de tourner la page
Le syndrome romain est un cycle et le colosse va flancher
Tel une tour de Pise on patiente pour le voir tomber
Nous sommes la terre de ce monde, nous sommes mobiles et instables
Sur nous jusqu’à la fin des temps pousseront les roses rouges de la rage
Et le soir de la victoire la tour s’effondrera, et nous, nous resterons là
Car sa chute ne sera que billets et contrats : elle s’envolera dans un grand feu de joie
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6. |
Rainbow Warrior
03:13
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Empêchez de penser à nos vies exploitées
Empêchez de planer nos esprits alourdis
Empêchez et voyez le désespoir de nos vies
Empêtrées, séquestrées, bâillonnées, ligotées
Promettez un avenir toujours plus pharmaceutique
Promettez-nous aussi sûreté, sécurité
Promettez-nous des cris et des pleures étouffés
Par le calme, loin de tous les discours utopiques
Faites-nous le coup du Rainbow Warrior
Allez, frappez, nos esprits vivent encore
Faites exploser la pensée, que le corps
Soit enfin seul, libéré de l’effort
Engueulez et criez à L’Ecole, à l’Armée
Faites-nous culpabiliser devant notre poste de télé
Surveillez nos efforts à l’Usine, au Bureau
Mettez des miradors à toutes les stations d’métro.
Et si on l’ouvre encore en manif’, au bistro
Et si on l’ouvre encore avec tous les prolos
Et si on l’ouvre encore et qu’on fout la pagaille
Il vous restera encore la solution finale
Faites-nous le coup du Rainbow Warrior
Allez, frappez, nos esprits vivent encore
Faites exploser les têtes, que les corps
Soient enfin seuls, libérés de l’effort
Si nos vies valent moins que tous vos trésors
Faites-nous le coup du Rainbow Warrior
Le diable n’a jamais eu de remord
Droit devant son miroir
Les dents plus blanches que la mort… heureux de notre sort.
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7. |
Les beaux bureaux
01:55
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Dans les beaux bureaux des bureaucrates
On entasse la paperasse
Ordi, téléphone et mains moites
Les somnambules sont sur la place
Prêts à l’emploi, chaussures cirées
Les costars passent et se ressemblent
Chaque jour un nouvel objectif
Chaque jour une nouvelle commande
Dans les hauts bureaux boulots stressants
Les courbes sont capricieuses, ne montent pas souvent
Et toujours elles retombent comme des flèches tirées
Dans la tête de l'ouvrier et le cul de l'employé
Dans les beaux buildings de la bureaucratie
Pour pouvoir gratter le ciel, on attend l’ascenseur
Une carrière exemplaire, peu importe le prix
Les nuits sont sans sommeil et les comptes rendus à l’heure
Dans les beaux bureaux
Beaucoup de café, un rail de temps en temps
Dans les beaux bureaux
Des coups de téléphone, des réponses à des mails
Dans les beaux bureaux
Le cul d’la secrétaire, le connard de patron
Dans les beaux bureaux
La clope de 10h et les blagues de Michel
Le match du week-end et les sorties bowling
Les réus de quatre heures, les cachets d’aspirine
La lumière électrique et l’air conditionné
Les antidépresseurs et la cravate à Roger
Dans les beaux bureaux
Dans les beaux bureaux…
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8. |
Le bastion
03:32
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Il n’y a que 2 solutions en sortant de prison
Choisir la soumission, accepter sa condition
D’ex-taulard à jamais marqué
Sous le coup de la loi
Ou refuser cette peine clandestine
Et suivre le chemin des balles de Mesrine.
La justice est morte ou bien n’est jamais née
Peut-être se cache-t-elle ? On ne l’aperçoit pas
C’est toujours en bas qu’on se fait emmerder
Alors que la racaille se cache à l’Elysée
Immunité totale dans ce cercle fermé
Des banques aux ministères : il n’y a pas de loi
Des politiques-acteurs, mensonges à peine cachés
Hypocrisie cynique dans le bastion des enfoirés
Oui, cet endroit est le bastion des enfoirés
Une belle bande de crevards, d’enflures et de fumiers : des enfoirés
Des communicants prêts à semer la haine
Pour grimper aux sondages
Les chiens au garde-à-vous
Évadent des milliards qu’ils n’ont jamais produit
Nous traitent d’assistés
On est en garde-à-vue
Un bataillon de courbettes à la Troïka qui raquette
Les peuples sous surveillance
Et réduits au silence
Nous sommes tous exploités, culture de la misère
Au nom de la liberté
La guerre est déclarée
Bastion de l’ordure et puis mentalité de rat
Pour dégager tout ça il n’y a pas le choix
Pas d’avenir pour nos vies, pas de réponse à nos appels
Si on n’essaie jamais de faire tomber l’échelle.
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9. |
Haine Nationale
01:41
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On se souvient encore de l’odeur de la mort
Mélange de poussière et de souffre
Voile de fumée dans le décor
A l’abri des grenades, chiens de garde et porcs
Embarquent le discours
Ils se rappellent encore du touché de la mort
Goût de plomb dans la bouche
Lumières bleues dans le décor
A chaque nouvelle sortie les mômes redoutent encore
La haine de la nation
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10. |
Tiens-toi droit
03:58
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Enfin vous voilà tous pareils, vive l’Institution répressive
Contrôle du corps et de l’esprit, allez, rationnalisez
Une discipline exemplaire de l’Ecole à la Prison
Maintien de la normalité, afin que le spectacle vive
Tu aimes la figure du guerrier on va faire de toi un soldat
Tu seras politiquement soumis, économiquement efficace
De la douceur tout en violence
Chaque goutte permet de percer la pierre
Alors assieds-toi, tiens-toi droit, écoute ! Entends-tu les grenades ?
Alors assieds-toi, tiens-toi droit, ne bouge pas… Je m’occupe de ton cas.
Uniformise tes valeurs, crée l’industrie culturelle
Identifies-toi à tes héros, tombe encore d’un peu plus haut
Elsa va faire un peu de sport
Léo, arrête de manger
Maintenant Rémi tu cris moins fort
Tu étais bien trop excité
Génération de névrosés, prends des psychoactifs
Échappée du désespoir
Tu n’as plus qu’à te demander si le bonheur est relatif
Et ta petite vie illusoire
Génération essoufflée, surtout ne lève pas les yeux
Échappée du désespoir
Ferme ta gueule et va voter : tu sais que tu es méprisée
Respecte l’Unité Nationale
Alors assieds-toi, tiens-toi droit, écoute ! Entends-tu venir la fin ?
Alors assieds-toi, tiens-toi droit, tu sais que sans moi tu n’es rien
Et que tu n’es rien.
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11. |
Bonne conscience
02:42
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Une idée me trotte dans la tête
Car j'ai vu madame répression
Les cocktails enivrent la rage les soirs de fête
Et retendent les nerfs des révolutionnaires
Un doux vent d’illusion, calmement, virevoltent les paillettes
Un murmure langoureux à l’oreille qui fredonne un résignant refrain
Au bout du compte nos sentiments seraient une expression démente
Mais qui sont les innocents devant l’exception permanente ?
Une idée me trotte dans la tête
Car j’ai vu madame récession
En pilier de comptoir, elle fait monter la pression
Et retend les nerfs des révolutionnaires
Consommons français, végé ou bio
Au bout de la réflexion : le capitalisme équitable
En des temps démagos la bonne conscience et notre ego
Sont des valeurs inestimables
« Consomm’acteur » prolo
Tu es dans une impasse
Boycott est ton seul mot
Il se perd dans la masse
Bonne conscience : la police est nécessaire
Bonne conscience : toujours éteindre la lumière
Bonne conscience : faites un don à la misère
Bonne conscience bien trop habituée à se taire
Bonne conscience qui se cache dans l’isoloir
Mais qui parfois rêve du grand soir
Y’a toujours de l’espoir
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